CHAPITRE VI

Et la vie à bord, cette vie morne, effarante, hallucinante parfois, avait recommencé !

Ygor, comme Koo d’ailleurs, pouvait admettre que le capitaine Erik n’était guère cruel. En effet, sans doute avait-il voulu se contenter d’infliger une leçon aux évadés en puissance car le châtiment n’avait pas duré longtemps. À peine quelques heures, le temps de leur donner à réfléchir sur l’impossibilité de s’éloigner du vaisseau fantastique. Des matelots, de ces hommes aux gestes froids et méthodiques, répandant leur aura glacée, étaient venus délivrer les deux captifs des fers.

On les avait ramenés dans leur cabine et là, ils avaient trouvé, comme à l’accoutumée, la viande salée et les fruits secs qui constituaient le repas qui ne variait jamais. Koo et Ygor lui-même n’avaient pas été fâchés de se sustenter et de donner l’accolade à une bouteille de ce bon vin qui était toujours à l’ordinaire et relevait la monotonie de la pitance.

Depuis… Eh bien, depuis il ne s’était plus rien passé. Le navire avançait toujours et les deux jeunes gens remarquaient plus que jamais qu’Erik et les siens évitaient toute rencontre maritime. Dès qu’une voile surgissait sur l’horizon, on virait de bord de façon à s’en éloigner le plus vite possible.

Parfois, quand le temps était favorable, ils pouvaient distinguer une terre, île ou continent, on ne savait. Et cette fois ils détournaient leurs regards avec un soupir. La leçon avait été sévère. Inutile de songer à gagner ce monde, quel qu’il soit. Où était-on, d’ailleurs ? Vers quel inconnu voguait Erik, avec son équipage étrange ?

Et les cinq captives ?

Cela, surtout, torturait l’esprit du troubadour. Un troubadour désormais privé de musique, ce qui lui faisait défaut. Mais il lui semblait exclu de demander à Erik de lui fournir une guitare.

Il pensait au mystère de la cabine du capitaine. Il savait qu’elles étaient là. Mais il avait eu beau surveiller discrètement, à aucun moment il n’avait pu croire qu’Erik, ou un de ses hommes, venaient apporter un repas pour les jeunes femmes. Etaient-elles de la race énigmatique de l’équipage, et échappaient-elles, elles aussi, à tout besoin humain ?

Ygor était convaincu d’une chose : s’il devait à un certain moment quitter ce bord (et l’espoir est si tenace au cœur de l’homme qu’il ne voulait pas renoncer à cette idée), il savait tout au moins que cela ne pourrait se faire qu’avec l’assentiment d’Erik, voire sur son ordre.

Mais que signifiait tout cela, il eût été bien incapable de le comprendre.

Et puisque, jusqu’à nouvel avis, il était bel et bien condamné à demeurer prisonnier à bord, il revint à son projet initial : déchiffrer le mystère de la cabine d’Erik, approcher les jeunes femmes, entrer en contact avec elles. Ensuite…

Ensuite, quel que soit le résultat de cette tentative, il devrait aviser, peut-être en s’alliant à ces autres victimes. Car il demeurait persuadé que c’était là le terme qui convenait.

Se risquer un soir ? Oui, car il avait noté qu’Erik, fréquemment, s’attardait de nuit sur le pont. Mais il pouvait aussi bien revenir dans son antre à l’improviste, surprendre Ygor. Quelle serait alors sa réaction ? Ygor se souciait peu d’affronter sa colère car cela pourrait bien alors se terminer autrement que par quelques heures de fers.

L’occasion favorable se présenta rapidement. Il tirait des plans concernant une incursion nocturne lorsque ce fut en plein jour qu’il lui fut donné de gagner plus aisément le domaine privé d’Erik.

Une tempête éclata. Une des plus violentes que le vaisseau ait essuyées depuis qu’Ygor se trouvait à bord. Chaque fois, il s’était offert pour aider à la manœuvre, mais les matelots fantômes n’avaient pas paru s’apercevoir de son attitude. Une fois même, Erik lui avait fait un signe négatif et depuis il se tenait coi, se réfugiant dans son réduit en compagnie de Koo, rageant de se sentir inutile en la circonstance.

Cette fois, c’était un véritable cyclone qui se déchaînait. Mais Ygor savait que les membres de l’équipage demeuraient impassibles, effectuant les gestes nécessaires à amener les voiles, à orienter les vergues, avec leur automatisme habituel, qui semblait ne jamais laisser filtrer la plus petite erreur.

Il comprit, à voir l’état de la mer et du ciel, que cela allait durer des heures et des heures. Tout de suite, il prit sa décision.

Erik et tous les siens étaient occupés sur le pont. Koo restait prostré dans le réduit. Ygor fonça à travers les coursives, gagna le château arrière.

Le navire tanguait et roulait terriblement. Déséquilibré plus d’une fois, l’ex-mousse de Spectre Rouge revit ce qu’il connaissait déjà : le couloir, la porte, la faible clarté orangée filtrant.

Il avala sa salive en s’approchant, tant son émotion était à son comble. Non, il ne risquait rien. Erik ne descendrait pas avant longtemps et aucun marin (cela aussi il l’avait constaté) ne pénétrait jamais chez le capitaine.

Il hésita toutefois avant de poser la main sur le bouton de porte. S’y décida enfin. Ne trouva aucune résistance. Le bouton tourna, la serrure joua. La porte s’ouvrit.

Ygor prit sa respiration et entra.

Demeura foudroyé.

Une femme était devant lui.

Nue. Parfaitement nue. D’une beauté à couper le souffle.

Elle le regardait. Avec une expression de mélancolie qui seyait d’ailleurs admirablement à son physique. Brune, assez grande, bien en chair mais avec une taille qui demeurait fine et élégante, ses grands cheveux noirs et doucement luisants roulaient sur ses épaules aux rondeurs délicates. Des seins magnifiquement galbés semblaient s’offrir et Ygor demeurait la gorge sèche, le cœur battant, en découvrant le ventre plat à l’ombre discrète, les jambes longues, aristocratiques, le mouvement souple d’un bras qui se levait en une attitude d’offrande.

Il était effaré. Il avait presque peur. Et il était fasciné par pareille vision. Surtout, il voyait qu’elle le regardait. Cela dominait tout. Deux yeux sombres et lumineux à la fois s’attachaient à contempler l’arrivant, l’intrus. Sans colère. Mais sans perdre ce reflet de tristesse qui devait jaillir du plus profond de son âme.

Elle était immobile et Ygor ne bougeait guère plus, tant il se trouvait désarmé, lui qui avait si longuement songé à ce moment avant de le vivre. Comme beaucoup d’êtres qui ne manquent nullement de courage, Ygor devenait aisément timide dans l’intimité et, fréquemment, il avait perdu contenance en présence d’une femme. Celle qui lui apparaissait ainsi parée seulement de sa beauté, qui était grande, l’impressionnait tellement qu’il ne savait que dire.

Attitude qui, d’ailleurs, ne dura que quelques secondes. Car tout naturellement il regardait aussi autour de lui et alors il les découvrait à leur tour.

Les quatre autres. Elles étaient là, immobiles, semblant faire un cercle autour de lui. Et aussi nues que leur compagne si bien que le troubadour se sentit blêmir, rougir, sans pouvoir contrer le flot de sentiments parfaitement contradictoires qui montaient en lui.

Une certaine gêne sans doute… L’éblouissement aussi, car en dépit de son trouble il voyait bien qu’il s’agissait de créatures aussi ravissantes que celle initialement aperçue, encore que toutes puissent présenter des types féminins parfaitement diversifiés.

Haletant, ne sachant toujours que dire, et encore incapable de prononcer un mot, Ygor, éperdu, tournait ses regards de tous côtés.

Il commençait à découvrir des détails qui lui avaient évidemment échappé dans le choc qui l’avait frappé dès l’entrée. La cabine du capitaine Erik était un assez vaste local. Comportant deux sabords, mais ils étaient soigneusement fermés et il ne régnait dans ce lieu que cette étonnante lumière douce dont il avait tellement cherché l’origine.

Maintenant, il voyait, il commençait au moins à comprendre.

Elles lui apparaissaient toutes debout, chacune dans une attitude différente, mais le fixant avec cet air de mélancolie qui l’avait tellement frappé à l’origine chez la première, la belle brune aux seins fermes.

Et il avait le loisir de les contempler, se reprenant difficilement mais tout de même un peu plus lucide.

Il voyait une fille très jeune, blonde à la chair nacrée, presque translucide, eût-on dit, comme une statue marmoréenne. Les fleurs rosées de la poitrine, le fruit plus empourpré des lèvres, disaient une sensualité naissante, mais promettant de subtiles voluptés. Cette autre fille, véritable idole d’ébène, offrait la pureté orgueilleuse de la superbe race noire et il voyait glisser, sur son corps impeccable, des lueurs légères évoquant de délicates caresses. Une encore… La femme accomplie, aux hanches fortes des fécondités absolues, beau spécimen de ces modèles qui ont tellement inspiré les artistes épris de ces corps un peu altiers mais dispensateurs des plus fortes joies chamelles, sertie d’une magnifique toison dorée.

La dernière venait il ne savait de quel univers. Des cheveux noirs laqués, coupés court, encadraient un visage triangulaire, d’un ton d’ivoire poli, avec une petite bouche à la fois mutine et accueillante, des yeux étranges, fendus telles d’aimables amandes.

Tout cela déferla en moins d’une minute sur Ygor, qui trouvait à la fois ce qu’il venait chercher et aussi tout autre chose. Qu’est-ce qui justifiait l’attitude hiératique, et aussi la tenue de ces femmes, si naturelle qu’elle n’en était nullement impudique ?

Le silence pesait. À peine entendait-on au-dehors le grondement du tonnerre, le déferlement des vagues furieuses. Ygor oubliait qu’il se trouvait sur un navire (et quel navire !). Ygor oubliait tout. Mais il finit par réagir et, se forçant presque, avança la main pour toucher celle de la jolie brune qu’il avait découverte en premier.

Et sa main ne rencontra que le vide !

Il sursauta, parcouru des pieds à la tête d’un frisson d’épouvante. Il sauta littéralement en arrière, se heurta à la porte et, d’un regard effaré, essaya de les examiner les uns après les autres.

Certes, il ne comprit pas tout de suite. Mais il s’était tout de même un peu repris et il voyait maintenant la réalité de cette scène fantastique.

Des femmes vivantes ? Certainement non ! Des images, des figurations d’un genre qu’il ignorait, qui lui échappait jusque-là. Mais il voyait bien maintenant que les cinq magnifiques filles étaient serties chacune d’un grand ovale d’or. Tel un haut miroir où elles se reflétaient grandeur naturelle.

Des miroirs ? Oui, c’était bien cela sans doute mais ce qui stupéfiait Ygor c’était qu’elles s’en détachaient, de ces miroirs ou de ces portraits. Elles en jaillissaient littéralement, et tous ces corps admirables offraient un relief parfait. Visions ! Fantasmagorie ! Tout cela sans doute. Magie ? Oh ! certes, Ygor n’en doutait pas, il y avait là magie.

Cela rejoignait si bien le capitaine Erik, son équipage, son navire, qu’il ne pouvait plus douter. Il avait conscience d’avoir forcé le domaine de l’interdit. Et le mystère ne s’en épaississait que davantage.

Mais, dans son désarroi mental qui était total, Ygor demeurait homme. Jeune. Ardent. Il ne pouvait demeurer indifférent à cette offrande de féminine beauté. Comment laisser errer ses regards sur ces corps si beaux, qu’on devinait totalement charnels et dispensateurs de voluptés sans ressentir la flamme du désir ?

Et sa chair à lui reprenait ses droits. Un sang vigoureux vibrait dans ses artères et, le feu au ventre, il ne savait plus vers laquelle il était particulièrement attiré. Eperdu, en proie à un vertige de sensualité totale, il eut le besoin irrésistible de s’approcher d’elles, de les toucher, de les palper, en dépit de ce premier geste qui s’était perdu dans le néant.

Alors, refusant d’accepter cette étrange réalité, il alla vers elles, se retrouva au milieu du cercle de joie charnelle, et il tendit les mains, il essaya de caresser ces impalpables membres, ces poitrines d’irréel, ces ventres illusoires, de baiser ces bouches inexistantes et ces flancs fantômes.

Dans son délire, stimulé par un élan fougueux tel qu’il n’avait sans doute encore jamais éprouvé, Ygor avait refoulé l’idée qu’il n’y avait là que duperie, qu’elles n’étaient que des simulacres insaisissables.

Et, miracle ou suprême illusion, il crut toucher à la possession.

Et les noms, les cinq noms que cependant il n’avait entendu prononcer qu’une seule fois par Erik, et encore à travers la porte de la cabine, ces noms qu’il n’avait pu oublier, qui s’étaient gravés de façon indélébile dans sa mémoire, revenaient en cet instant, sans qu’il puisse savoir exactement à qui les attribuer.

Dinaris…, était-ce cette gracieuse adolescente, fraîche et rosée telle une fleur en son éclosion… ? Ou bien ce nom devait-il être celui de la superbe rousse aux seins un peu lourds, aux hanches de fécondité… ? Ginella… peut-être l’étrange fille aux yeux bridés, mystérieuse comme l’était sans doute le pays inconnu d’où elle venait… ? À moins qu’elle ne s’appelât Iselda… ou Willis… ou Luciane… si un de ces noms ne s’appliquait pas à la jolie noire aux lignes si parfaites… ?

Qu’importait !… Elles étaient là. Il savait, et refusait d’admettre qu’il n’y avait là que simulacres émanant d’il ignorait quelle sorcellerie. Il ne voyait que cette splendeur charnelle, cette farandole de volupté formée par le plus parfait quintette féminin dont homme n’eût jamais pu rêver.

Il les voyait dans cette lumière dorée qui l’avait tellement intrigué et dont il ne savait si elle jaillissait du fond des miroirs magiciens qui sertissaient ces images cependant parfaitement galbées, ou si la luminosité émanait directement des corps merveilleux qui emplissaient la cabine du capitaine Erik.

Ygor, haletant, la gorge plus sèche que jamais mais frémissant d’un feu intérieur ignoré jusqu’à cet instant, Ygor éperdu de désir, négligeant la tragique désespérance de ne caresser que le vide chaque fois qu’il effleurait un bras, une épaule, un sein, essayait inlassablement de toucher ces créatures translucides, si belles en leur apparence, si extraordinairement présentes en dépit de leur inexistence. Il donnait des baisers de néant, il prodiguait des caresses de rien, il étreignait des corps qui n’étaient que des images sans consistance. Et dans tout cela, allant de l’une à l’autre, les yeux chavirés, plus vibrant qu’il n’avait jamais vibré à l’appel sexuel, il tournait, virevoltait, mimant avec autant de fougue que d’inutilité les gestes amoureux. Dans son vertige, il pouvait croire que toutes répondaient à son ardeur, qu’elles frémissaient à son contact, qu’elles se délectaient de sentir ses lèvres glisser audacieusement en leur intimité. Ygor se persuadait de les enlacer follement l’une après l’autre, et qu’il lisait, dans ces yeux jusque-là reflétant tant de tristesse, l’étincelle de joie totale qui est pour l’humain le plus déshérité la consolation suprême. Joie partagée à la fois par les cinq captives, joie dispensée avec toute la fureur charnelle d’un homme jeune à la virilité sans défaillance.

En fait, Ygor était seul et il dansait la voluptueuse danse d’amour et de stupre en un onanisme dément, se livrant à ses fantasmes comme à une drogue aux effets prodigieux. Et il ne se rendait guère compte que ce qui augmentait encore sa folie, c’était que la tempête sévissait toujours sur l’océan, que le vaisseau tanguait, roulait, sautait sur les vagues, et qu’il était en proie à un malaise tel qu’il ne raisonnait plus, que ses sens exacerbés le dominaient à un tel degré qu’il avait fini par croire réellement qu’il goûtait l’orgie totale dans le carrousel de chair qui n’existait autrement qu’en son imagination.

Et il leur parlait pour se griser encore davantage, pour bien se convaincre que c’étaient là des maîtresses charnelles et non de furtives images. Luciane… Ginella… Dinaris… Il leur criait son amour, il râlait, il murmurait, il répétait leurs noms à l’envi, les enrobant de propres galants, de gémissements de volupté, de tendresse et de fureur.

Il n’entendait pas les hurlements de l’ouragan, il ne sentait pas le plancher qui paraissait lâcher sous ses pieds, il se souciait peu de la rage de la mer déchaînée qui s’acharnait sur le vaisseau d’Erik. Il était totalement possédé dans le mirage luminescent où les cinq superbes créatures demeuraient parfaitement immobiles, alors qu’il se livrait aux caresses délicates ou audacieuses de l’impalpable.

Brusquement, alors que la sève montait en lui, que la brûlure d’or en fusion de la volupté roulait dans ses artères, Ygor fut saisi comme par une main géante, une main de glace qui bloqua tout à coup ses ardeurs.

Cette impression fut horrible. Il retombait de cet empyrée où il se délectait si complaisamment une seconde plus tôt. Il était au centre de la cabine. Une simple cabine de bateau, aux parois de bois, avec ces deux sabords hermétiquement clos. Et cinq miroirs ovales, doucement lumineux et dont émanaient cinq Visions de femmes différentes, très belles, mais figées inéluctablement dans leur mélancolie qui paraissait ne devoir jamais prendre fin. Ygor retournait au réel.

Un Ygor crucifié par la chute brutale, glacé jusqu’à la moelle des os après le torrent de flamme, qui savait avec acuité de quoi il était victime.

Ce courant cruellement froid cerclait celui qui venait de pénétrer dans ce lieu où il se vautrait dans d’imaginaires délices.

Le capitaine Erik était là !

Ygor, à bout de souffle, épuisé par ses ardeurs solitaires, regardait celui qui, de son côté, fixait sur lui son étrange regard sombre.

Le troubadour voulut parler, mais Erik fit un geste, et il se tut, comprenant que tout, de sa part, eût été inutile.

L’homme à la plume noire parla, lui :

— Tu as voulu savoir, Ygor… Tu as vu…

Ygor s’attendait à de sanglants reproches. Peut-être à quelque châtiment féroce, bien plus qu’une simple mise aux fers comme précédemment.

Mais Erik lui apparaissait plus lointain, plus énigmatique que jamais.

Il y eut un temps qui parut interminable à Ygor, encore terriblement déphasé, frustré qu’il était de son merveilleux plaisir si violemment interrompu.

Le capitaine Erik reprit, lentement :

— Tu sauras… tu comprendras… Ce sera nécessaire, Ygor…

Et à la grande surprise du jeune homme, il dit encore :

— Parce que c’est sans doute de toi dont j’aurai besoin…

Cette fois, Ygor, intrigué au plus haut degré, voulut savoir, interroger, tenter de déchiffrer cette autre énigme. Erik poursuivait, sans paraître le voir, perdu maintenant dans on ne savait quel infini :

— Tu m’aideras… peut-être… à trouver la croix de flamme !…

La tempête faisait rage. Et le vaisseau maudit fuyait et se perdait dans la colère de la mer et du ciel…